Je ne sais où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la tienne. (Musset)

J’entends un râle, on me montre cette tête blonde (et toute ronde, typique des bébés en siège), je le trouve minuscule malgré ses 53 cm et 4kg. On l’emmène, il se met à pleurer. J’aimerais pouvoir le consoler de cette douleur immense, de son désarroi, mais je suis clouée sur la table et les premiers bras qu’il connaîtra ne seront pas les miens. Il a besoin d’aide pour respirer, je le vois se débattre avec tous ces tuyaux. Il veut qu’on le laisse tranquille, je m’en veux. On me dit qu’il a sans doute la jambe cassée, qu’il faut faire des radios. Je pleure, toujours dans l’indifférence. Il est de nouveau gêné pour respirer, on l’emmène loin de moi. On me le ramène quelques minutes plus tard, pas de jambe cassée, « juste » un hématome et tout le côté gauche du visage gonflé, la faute à son gabarit et à sa position en siège. Mon bébé est tout cabossé, il a déjà vécu tant de choses en quelques heures seulement, et pourtant c’est la plus belle chose que je n’ai jamais vu.

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Aujourd’hui, je me rends compte de tout le chemin parcouru, les déceptions sont loin, les trois premiers mois difficiles sont du passé, mon fils grandit vite et bien, est en bonne santé, être mère au foyer est un bonheur malgré le fait que ce ne soit pas tous les jours facile. Je me surprends aujourd’hui à aimer toutes ces cicatrices qui font de moi une nouvelle femme, une maman : ma cicatrice de césarienne, de perfusion sur le poignet, chacune de mes vergetures qui sont apparues du jour au lendemain après mon accouchement, comme pour me dire que désormais je porterai les traces d’une nouvelle vie.

Je ne peux toujours pas dire que sa naissance a été le plus beau jour de ma vie, comme c’est le cas pour le plupart des gens. Mais je me surprends à aimer tout, notre histoire, notre parcours, cette césarienne… et je ne peux m’empêcher d’y voir un lien avec le fait que mon fils est un petit dur à cuire, le genre de bébé qui tombe et se relève sans rien dire. J’ai longtemps regretté tout ça, mais aujourd’hui, je ne changerai pas une miette de mon parcours et du parcours de mon fils, parce que c’est son histoire, notre histoire, et qu’elle nous appartient.

 Aujourd’hui pour moi, ce n’est pas la fête des mères. Le 25 mai 2012, il y a 2 ans jour pour jour, ma grossesse commençait, sans que je ne le sache encore. Une aventure merveilleuse, pleine d’embuches, mais à la fois si parfaite…

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2 thoughts on “Je ne sais où va mon chemin mais je marche mieux quand ma main serre la tienne. (Musset)

  1. C’est vrai qu’il y a eu beaucoup de tristesse et de déceptions mais au final, comme tu l’as dit, on a un beau bébé qui se porte bien, qui fait pleins de bêtises et nous émeut tout le temps… et ce n’est que le début :)

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