Tout le monde sait que pendant l’assassinat de César, le fils de sa maîtresse, Brutus, était lui aussi de la partie. C’est même lui qui lui a administré le 23ème coup fatal. La légende veut que César, dans un dernier soupir, ait susurré “Tu quoque, mi fili” -“toi aussi, mon fils”- (la formule latine est célèbre, mais il l’aurait en fait dit en grec “καὶ σὺ τέκνον”)… et bien, cette légende serait fausse ! Elle serait une invention de l’historien Suétone, dans sa biographie Vie des douze Césars, publiée entre 119 et 122.
Author: PleasePretty
[Lecture] Barbe-Bleue : le roman des 20 ans de Nothomb
Amélie Nothomb est un de mes écrivains préférés. Je suis fidèle à très peu d’auteur contemporain à la base, et même après avoir été déçue maintes fois avec ses livres (je trouve les derniers franchement pas à la hauteur des premiers), je ne sais pas pourquoi, je reste fidèle et je ne l’aime pas moins pour autant. Son style, la pointe d’humour et les chutes à la fin de ses romans (bon, on aime ou on n’aime pas hein) font que même avec une histoire banale, je ne parviens pas à être totalement déçue.
Je suis rentrée chez mes parents pour un long week-end et j’en ai profité pour piquer à ma mère ce Barbe-Bleue. Le titre m’intriguait beaucoup car j’adore les contes en général (j’ai eu la chance d’étudier les contes en Littérature, en terminale littéraire, et c’était passionnant) et surtout CE conte en particulier que j’ai toujours adoré.
J’avais vu dans son interview au Grand Journal que (comme toujours) son héroïne n’était pas une midinette, mais une jeune femme pleine de poigne qui n’avait rien en commun avec toutes celles qui tombaient dans le panneau de Barbe-Bleue. Et c’est ce que j’aime aussi (entre autres, mais surtout) chez Nothomb, ses héroïnes sont de vraies héroïnes (au sens étymologique du terme, pas au sens de « personnage principal »), des nanas qui en ont sous le pied, qui ont de l’audace, du répondant et qui sont loin d’être faibles et fades.
L’intrigue : Saturnine Puissant est une belge de 25 ans travaillant au Louvre et qui cherche une colocation. Elle tombe sur une offre en or : une chambre luxueuse pour un prix dérisoire (du moins à Paris). Elle comprend vite pourquoi : les huit colocataires avant elles ont disparu…
Le schéma reste un peu le même : beaucoup de dialogues (heureusement et comme toujours bien ficelés et bien écrits), le goût de la métaphore et des formules y est, les personnages atypiques aux noms étranges et aux obsessions farfelues également.
Je trouve que le conte de Perrault est assez bien revisité sous la plume de Nothomb. Peut-être un peu facile puisqu’en plus d’avoir le même schéma que beaucoup de ses livres, celui-ci rappelle clairement Hygiène de l’assassin. Mais malgré tout, j’ai été emportée par ces petites phrases qui font mouche. La fin (la chute devrais-je dire) arrive et se termine peut-être un peu trop brutalement mais je l’ai trouvé assez surprenante (au point de me laisser un petit goût amer sur le coup). Je comprends que pour les 20 ans de l’écrivain, certains puissent être très déçus, mais j’ai quand même apprécié ma lecture. Bref, d’après moi, ce n’est ni son meilleur, ni son pire livre, mais une lecture sympa même si vous n’êtes pas spécialement fan.
Quelques extraits :
« Tomber amoureux est le phénomène le plus mystérieux de l’univers. Ceux qui aiment au premier regard vivent la version la moins inexplicable du miracle : s’il n’aimaient pas auparavant, c’était parce qu’ils ignoraient et l’existence de l’autre. »
« Je me réjouis que ces amours ne m’aient pas laissé indemne et je chéris ces séquelles. Non seulement elles ne m’empêchent pas d’aimer à nouveau, mais elles nourrissent mon amour pour vous. C’est la grâce du deuil. »
« Un regard extérieur sur votre œuvre. Ne pensez-vous pas que tout artiste en a besoin ?
– Non. Et surtout pas un photographe. C’est l’art auquel le secret convient le mieux. Un musicien ou un chorégraphe souffrirait je crois, de ne pas partager sa création. Un écrivain aime qu’on lui parle de ses textes. Le photographe ne jouit jamais autant que de son propre regard.
– Quelle conception autiste de la photographie !
– Tous les photographes sont autistes. S’ils en étaient conscients, ils nous éviteraient bien des vernissages. »
Cliquez ici pour lire les 10 premières pages !
N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, si vous l’avez lu, si vous aimez Nothomb, quel est votre préféré, ou si je vous ai donné envie de le lire… bref, dites-moi tout ;)
L’anecdote de la semaine
L’homme au masque de fer était un prisonnier qui aurait été incarcéré à la Bastille pendant près de 34 ans avec un masque de fer (ou de velours noir selon les sources). Personne ne connaissait son nom, ni le motif de son incarcération. Voltaire affirmait que si on l’avait caché à ce point toute sa vie, c’est qu’il devait ressembler étrangement à quelqu’un ; il pensait notamment à un éventuel frère jumeau de Louis XIV.
L’histoire veut qu’un paysan aurait récupéré une lettre écrite par l’homme au masque de fer (celui-ci l’aurait jeté du haut de sa cellule pour qu’on lui vienne en aide et qu’on connaisse son identité) ; le paysan la ramena à un proche du roi, qui lui aurait dit : « je suis fort aise que vous ne sachiez pas lire… »